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Relance économique et promotion de l’emploi



Par Najib Mikou et Hicham Saadani membres de l'Alliance des économistes



Faute de volonté politique ainsi que de moyens financiers, le modèle de croissance marocain qui visait à développer une économie basée sur les exportations n’a pas atteint ses objectifs, renforçant le différentiel entre notre pays et ses concurrents de l’époque à l’international.

Post PAS, le Maroc a opté pour la libéralisation progressive de son économie, l’intégrant en grande partie dans l’économie mondiale via la conclusion de multiples accords de libreéchanges, se mettant ainsi sous le dictat de la mondialisation et de la spécialisation mondiale du travail pour au final en perdre le contrôle de son orientation.

Désormais axé sur la demande et l’afflux des flux financiers en devises, ce modèle semble lui aussi s’orienter vers un échec puisqu’il n’a pas permis de générer un niveau de croissance suffisamment élevé et stable pour absorber le chômage notamment celui des diplômés.

La mise en œuvre du modèle de développement économique au Maroc est restée contrainte par l’application des dogmes de la théorie monétaristes, privilégiant davantage la stabilité monétaire à la croissance économique.

La maîtrise du taux d’inflation via le contrôle des prix et la rigueur budgétaire sont salutaires sur le principe mais ne semble pas convenir pour le Maroc au regard du gap à rattraper en matière de croissance économique. Après plusieurs années de somnolence, le Maroc n’a plus le choix que de relancer son économie en renonçant un tant soit peu aux principes sacro-saints du maintien des équilibres macro-économiques.

Ce faisant, l’exposition aux risques notamment sociaux serait, certes, plus importante, mais l’immobilisme économique que vit aujourd’hui notre pays pourrait avoir des conséquences encore plus graves à moyen et long terme.

La relance de l’économie passe, à notre sens, par la mise en place de budgets expansionnistes en matière d’investissements publics productifs et créateurs d’emplois ciblant principalement l’amélioration de l’attractivité de notre pays dans les domaines des infrastructures (via les grands projets), de la logistique, des télécoms, de la production électrique (particulièrement renouvelable), de la digitalisation, des financements bancaires, etc.

Parallèlement, il est impératif de réformer la fiscalité en rendant davantage compétitif l’impôt sur les sociétés aussi bien à l’international qu’en local notamment pour intégrer dans la légalité le secteur informel qui représente, selon toute vraisemblance entre 30% et 40% de notre économie.

La favorisation du développement d’un tissu de TPE et de PME, à structurer autour de grandes entreprises, doit être un des socles à consolider dans le cadre d’écosystèmes et de clusters au niveau des filières. Au regard de la taille de leur investissement, ce sont les TPE et PME qui créent davantage d’emplois. 

Le renforcement et le ciblage des incitations à l’export sont également à prioriser dans cette nouvelle stratégie pour réduire sinon neutraliser l’impact négatif structurel du commerce extérieur sur la croissance du PIB.

L’amélioration du niveau de la formation aussi bien scolaire que professionnelle est un autre défi à relever pour pouvoir disposer des ressources humaines de qualité à même de porter le développement et la croissance économique du pays.

Des efforts doivent également être entrepris pour endiguer sinon limiter la fuite des cerveaux des jeunes diplômés aujourd’hui aspirés par les besoins de l’Europe en ingénieurs, informaticiens, médecins, mathématiciens, etc., ce qui ralenti encore davantage la perspective de rattrapage des autres économies pour notre pays.

La mise en place de ces prérequis à la relance de la croissance économique doit être accompagnée par la conduite de stratégies opérationnelles en ciblant les secteurs et les activités créatrices d’emplois et de richesses.

Nous proposons d’articuler celles-ci autour de trois moteurs sectoriels :

ƒ Le premier moteur est celui des secteurs traditionnels (agriculture, agro-industrie, BTP, tourisme, textiles, etc.) et de l’économie sociale (monde rural et artisanat) gros employeurs de l’économie marocaine mais dont la contribution s’érode progressivement en raison de l’abandon du soutien de l’Etat à ces secteurs dans un contexte de compétition mondiale exacerbée ;

ƒ Le deuxième moteur est celui des secteurs à potentiel mais toujours dormants comme la chimie & parachimie, les activités halal agro-industrielles et les services. Ils représentent un fort gisement de croissance qu’il faut mobiliser avec des incitations et de l’encadrement de la part des pouvoirs publics ;

ƒ Le dernier est celui des nouveaux métiers (électronique, automobiles, aéronautique et offshoring) sur lesquelles le Maroc s’est bien positionné mais sans pouvoir encore atteindre les objectifs initiaux des différentes stratégies sectorielles.

La dépendance aux investissements étrangers, bien volatiles, a retardé la réalisation des objectifs projetés. Si pour le premier moteur, l’objectif est de stabiliser les emplois sur le long terme, pour les deux autres le but est clairement de viser la génération du maximum de postes possible ; La mise en marche des trois ensembles devant permettre de décupler le rythme de la croissance économique de notre pays sur les quinze à vingt années à venir. 


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